Sunday, May 27, 2012

SOMETHING ABOUT... LE POST DU WEEKEND 13




"J'ai beaucoup de chance, même si certains (trop) s'attristent de la situation dans laquelle je suis depuis maintenant 3 ans. Avant mon départ, j'entendais chacun aller de son conseil, soi-disant averti. "Tu n'as pas peur de n'en profiter qu'à moitié ?" Pourquoi persistes-tu à vouloir te mettre dans l'embarras, et te faire du mal ?" Pire ! J'ai même eu droit à "Ce n'est pas correct de mettre mal à l'aise les autres, tu vas être gênante pour eux. Il ne faut pas tenter d'attirer la pitié, c'est moche." 
Moi, j'ai préféré ne rien noter. Ni les bonnes intentions. Ni les mauvaises. 
Heureusement, je suis partie avec un groupe d'amis réellement formidables.
Ce n'était pas la première fois que je vivais cette magie, mais là, c'était différent.
J'y portais un certain regard, du haut de mes deux roues.
Au troisième jour, j'ai vu une surprise se glisser sous ma porte. En fait deux, pour être tout-à-fait exacte. Sans compter la troisième, qui arriverait plus tard dans la soirée.
Dans une enveloppe, une place pour assister à la première d'un film. Alors que je réalisais que j'allais monter les marches pour la première fois de ma vie, on sonna à la porte de ma chambre d'hôtel. Je donnais l'ordre. Mes amis entrèrent avec un grand paquet orné d'un nœud rouge satiné. De ceux que l'on aperçoit dans les films américains. J'en pleurais.
À 19h, j'étais flashée de toute part. Assister à la projection d'un film qui met en vedette une femme victime d'un lourd handicap, a provoqué un doute sur l'objet de ma présence. Présomptueux de faire passer cela pour un hasard. 
La séance se terminait à la bonne heure. Nous étions invités à dîner, mon ami journaliste, grâce à qui je vivais tout ça, et moi, dans le même restaurant où l'équipe du film se rendait. 
J'ai pu la féliciter pour sa performance d'actrice. Elle a serré mes mains en me félicitant de mon courage. Que le film l'avait déjà mise dans un tel état psychologique qu'elle ne pouvait qu'admirer ma force.
Nous sommes rentrés très tard. Après un long détour au bord de la mer, nous avons observé les premiers rayons s'étirer à l'horizon.
Pardonnez-moi d'avoir pris le temps d'écrire, mais il me fallait trouver les mots pour vous dire. 
Que j'ai vécu mon plus beau Festival de Cannes cette année."


Ecrit par Wendy Marcel
Photo par Mlle Hofmann

Sunday, May 06, 2012

SOMETHING ABOUT... LE POST DU WEEKEND 12



"J'aime prendre des vols longs courriers. J'ai l'impression d'appartenir à une petite communauté le temps d'un trajet. Je parle avec tout le monde, je sympathise avec l'équipage, je promène le chien d'une personnage âgée aux jambes engourdies, je joue avec un enfant parfois; j'ai même proposé mon aide à une hôtesse il y a longtemps. Beaucoup de personnes ont peur de l'avion. Et je comprends pourquoi. Enfermé dans un appareil inconnu, et pas franchement confortable, entouré de centaines de personnes qui toussent, qui râlent, qui mastiquent fort, qui flatulent. Condamné à ne manger rien de plus qu'un plateau dont le repas est presque congelé. Condamné à n'avoir qu'un seul accoudoir, alors qu'on vous promet les deux à l'achat de votre billet d'avion. Condamné enfin, à s'effondrer sur la cuvette apocalyptique de ces WC instables en cas de vicieuses turbulences, qui veulent que ton postérieur se frotte aux résidus des 400 autres passagers. 
Toutefois, c'est lorsque chaque hublot se ferme, que les écouteurs se branchent, et que les dossiers s'inclinent, que la vie cachée dans les airs se révèle. Ce long couloir assiégé plonge dans le noir et le ronronnement des moteurs latéraux. C'est le moment que je préfère. Je me lève, je me promène, j'écris et je regarde par les hublots arrières. Les étoiles, les nuages, le vide. Et j'ai l'impression, de dominer le monde, si petit là, sous mes pieds." 


Ecrit par Wendy Marcel
Photo par Mlle Hofmann